Thérapies combinées

Vous trouverez des informations détaillées sur la thérapie combinée – sur chaque médicament individuel, son action et ses effets indésirables, les nouvelles possibilités thérapeutiques, etc. – sous «Personnes vivant avec le VIH/Sida/Médecine».
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Quels sont les traitements médicaux possibles?
A l’heure actuelle, il n’y a pas de médicament susceptible de guérir une infection par le VIH et rien ne laisse espérer une percée ces prochaines années. Cependant, la médecine fait des progrès. Toute une série de médicaments qui freinent la propagation du VIH ont été mis à disposition entre-temps.

Il est également possible aujourd’hui de prévenir la plupart des infections opportunistes (cf. Développement de l’infection) ou tout au moins de les traiter avec succès si elles sont dépistées à temps.

Souvent pourtant, ces infections ne sont pas détectées parce qu’elles sont devenues rares et que les médecins ne savent pas identifier correctement les symptômes. C’est pourquoi un test VIH peut s’avérer utile pour vérifier certains symptômes.
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Des médicaments contre la propagation du VIH (Thérapie antirétrovirale= TAR)
Actuellement, des médicaments issus de trois groupes de médicaments ou classes de substances actives sont utilisés pour lutter contre le VIH ; ils agissent à différentes étapes de la propagation du virus :

· Les NRTI (inhibiteurs nucléosidiques ou nucléotidiques de la transcriptase inverse) s’infiltrent comme mauvais éléments dans la cellule humaine. La transcriptase inverse au cours de la transcription d’ARN en ADN introduit assez souvent des éléments contenus dans le médicament au lieu des éléments constitutifs naturels, ce qui interrompt le processus de transcription. Le patrimoine génétique du virus ne peut plus être introduit dans celui de la cellule. De cette manière, ils empêchent que l’information génétique du VIH soit transcrite par l’enzyme propre au virus, la transcriptase inverse, afin qu’elle convienne à l’information génétique humaine: d’ARN monocaténaire en ADN bicaténaire.*

*ARN/ADN: abréviation d’acide ribonucléique ou acide désoxyribonucléique ; support de l’information génétique.

· Les NNRTI (inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse) bloquent en revanche directement la transcriptase inverse.

· Les IP (inhibiteurs de la protéase) inhibent l’enzyme propre au virus, la protéase, une protéine-ciseaux qui clive les protéines virales au stade précurseur en unités fonctionnelles. La production de nouveaux virus dans les cellules humaines est ainsi réduite.

Dans les thérapies actuelles contre le VIH, plusieurs substances actives de ces classes de substances sont introduites en même temps pour atteindre le meilleur résultat possible. C’est pourquoi on parle de thérapies combinées contre le VIH.

Deux autres classes de substances actives sont en cours de développement :
· Les inhibiteurs d’entrée doivent empêcher que le VIH ne se fixe dans les cellules visées ou qu’il ne se fonde avec celles-ci après s’être fixé.
· Les inhibiteurs d’intégrase doivent inhiber l’enzyme propre au VIH, l’intégrase, qui intègre l’ADN transcrite du virus dans l’ADN humain.

La plupart des médicaments mis à disposition aujourd’hui contre le VIH sont autorisés en Suisse. D’autres sont en vente par l’intermédiaire de pharmacies internationales ou de programmes d’accès du fabricant. Les médecins travaillant dans les centres de traitement du VIH ou dans les unités de soins spécialisés peuvent donner tous les renseignements nécessaires à ce sujet.
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Succès de la thérapie
Les médicaments inhibiteurs de virus diminuent le nombre de virus libres dans le sang (charge virale) et augmentent le nombre de lymphocytes T : ce sont les signes d’une plus faible propagation du virus et d’un meilleur fonctionnement du système immunitaire. Les médicaments prolongent ainsi la période sans symptômes ou adoucissent les symptômes.

Les médicaments contre le VIH peuvent pourtant avoir de nombreux effets indésirables. On n’a pas encore suffisamment de recul pour savoir quelles en sont les conséquences sur une longue période. De plus, une thérapie combinée contre le VIH exige une discipline rigoureuse dans la prise des médicaments, et ce, pour une durée indéterminée. Actuellement, la thérapie combinée contre le VIH s’envisage à long terme.

Le but d’une thérapie optimale est donc d’améliorer l’état du système immunitaire et de le stabiliser, en provoquant le moins d’effets secondaires possibles de manière à ce que le traitement puisse être largement intégré dans la vie quotidienne.

Le respect des prescriptions thérapeutiques ne suffit pas à lui seul. Il est également important que les relations entre le médecin et le patient soient bonnes, que les
patient(e)s soient prêt(e)s à s’informer et à s’investir dans le traitement et qu’ils ou elles bénéficient d’un soutien de la part de leur environnement social.

Une thérapie combinée contre le VIH – commencée à temps, adaptée individuellement et menée correctement – peut considérablement augmenter l’espérance de vie.

Un traitement est conseillé quand

le nombre de lymphocytes T et la charge virale atteignent certaines valeurs limites ou empirent rapidement ;

des maladies apparaissent en rapport avec l’infection par le VIH ou l’affaiblissement du système immunitaire (par exemple des infections opportunistes).

Les personnes infectées par le VIH qui envisagent de commencer une thérapie combinée contre le VIH ou qui désirent en savoir plus sur les thérapies devraient s’informer et se faire conseiller. Vous trouverez entre autres des informations dans la brochure « Prêt pour la thérapie ? », éditée par l’Aide Suisse contre le Sida, Sida Info Doc Suisse et l’Office fédéral de la santé publique.

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