Explications sur l’épidémie

Personnes vivant avec le VIH/sida

Fin 2009, on comptait dans le monde plus de 33 millions de gens atteints du VIH/sida, 2 .6 millions d’enfants de moins de 15 ans. Parmi les personnes adultes il y avait 52% de femmes.

Les personnes infectées par le VIH vivaient :

– en Afrique au sud du Sahara 22’5000’000
– aux Caraïbes 240’000
– en Asie du Sud et du Sud-est 4’100’000
– en Amérique du Nord 1’500’000
– en Amérique latine 1’400’000
– en Europe de l’Est et Asie centrale 1’400’000
– en Europe de l’Ouest 820’000
– en Afrique du Nord et au Moyen Orient 460’000

On estime que 25’000 personnes vivent actuellement avec le VIH/sida en Suisse.

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Nouvelles infections par le VIH

À l’échelle mondiale, on estime à 2,6 millions le nombre annuel de nouvelles infections à VIH.

Régression constante du nombre de nouveau cas de VIH entre 1992 et 2001. En 2002 on note une augmentation de 25% des cas notifiés : les groupes à risque les plus touchés sont les hommes ayant des relations homosexuelles (HSH) et les personnes infectées par voie hétérosexuelle (dont 42% originaires de pays à haute prévalence de VIH).
Le nombre total de tests positifs s’est stabilisé entre 2003 et 2008. Néanmoins, cette tendance globale ne se retrouve pas si l’on stratifie par groupes de transmission car chez les HSH, le nombre de tests positifs double, alors qu’il diminue dans les autres groupes. En 2009, renversement de tendance chez les HSH et diminution du nombre total (IDU=Personnes s’injectant de la drogue). (source : OFSP)

Les infections nouvellement diagnostiquées en Suisse en 2010 se répartissent de la manière suivante:

rapports hétérosexuels 44%
rapports homosexuels 45%
injection de drogues 4%
divers
7%

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En Europe et aux Etats-Unis, le VIH s’est propagé au début de l’épidémie surtout chez les hommes homosexuels et bisexuels ainsi que chez les personnes qui s’injectent des drogues et les hémophiles. En Suisse, on enregistre entretemps environ 48% des nouveaux cas diagnostiqués chez les hétrosexuels.

En Afrique, au sud du Sahara, la transmission hétérosexuelle est depuis le début de l’épidémie de loin la plus importante; la transmission mère-enfant est également très élevée ; en Europe de l’Est et surtout en Russie, le VIH se propage très fortement parmi les personnes qui s’injectent des drogues.
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Une cause de mortalité : le sida

A ce jour et au total, plus de 30 millions de personnes dans le monde sont décédées des suites de l’infection par le VIH, dont près de 1.8 millions rien qu’en l’an 2009.

En Suisse, grâce à l’amélioration des traitements, de moins en moins de gens meurent du sida. En 1994, on a déploré 686 cas mortels, puis le nombre a constamment diminué jusqu’à 100 personnes encore en 2003. Au total, plus de 9000 personnes sont décédées des suites du sida en Suisse jusqu’à fin 2010.

D’autres données épidémiologiques sur le site Internet
UNAIDS et Office fédéral de la santé publique OFSP

KERSIVAC 2011

Le secrétariat exécutif permanent du conseil national de lutte contre le sida (SEP/CNLS) organise du 30 août au 10 septembre 2011, une kermesse sida-vacances sur l’étendue du territoire congolais. Cette activité qui s’adresse en priorité aux jeunes vise à vulgariser la lutte contre le VIH et les infections sexuellement transmissibles, au travers des quiz, des activités musicales et des mini-conférences.
Notre Vice Presidente Gladice LOUSSEMO prend part a cette activite qui se passe a l’ecole de la Paix Moungali, etant Pair educateur pour des renseignements et plaidories sur le VIH/SIDA.
Nous vous invitons tous y a praticiper

Thérapies combinées

Vous trouverez des informations détaillées sur la thérapie combinée – sur chaque médicament individuel, son action et ses effets indésirables, les nouvelles possibilités thérapeutiques, etc. – sous «Personnes vivant avec le VIH/Sida/Médecine».
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Quels sont les traitements médicaux possibles?
A l’heure actuelle, il n’y a pas de médicament susceptible de guérir une infection par le VIH et rien ne laisse espérer une percée ces prochaines années. Cependant, la médecine fait des progrès. Toute une série de médicaments qui freinent la propagation du VIH ont été mis à disposition entre-temps.

Il est également possible aujourd’hui de prévenir la plupart des infections opportunistes (cf. Développement de l’infection) ou tout au moins de les traiter avec succès si elles sont dépistées à temps.

Souvent pourtant, ces infections ne sont pas détectées parce qu’elles sont devenues rares et que les médecins ne savent pas identifier correctement les symptômes. C’est pourquoi un test VIH peut s’avérer utile pour vérifier certains symptômes.
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Des médicaments contre la propagation du VIH (Thérapie antirétrovirale= TAR)
Actuellement, des médicaments issus de trois groupes de médicaments ou classes de substances actives sont utilisés pour lutter contre le VIH ; ils agissent à différentes étapes de la propagation du virus :

· Les NRTI (inhibiteurs nucléosidiques ou nucléotidiques de la transcriptase inverse) s’infiltrent comme mauvais éléments dans la cellule humaine. La transcriptase inverse au cours de la transcription d’ARN en ADN introduit assez souvent des éléments contenus dans le médicament au lieu des éléments constitutifs naturels, ce qui interrompt le processus de transcription. Le patrimoine génétique du virus ne peut plus être introduit dans celui de la cellule. De cette manière, ils empêchent que l’information génétique du VIH soit transcrite par l’enzyme propre au virus, la transcriptase inverse, afin qu’elle convienne à l’information génétique humaine: d’ARN monocaténaire en ADN bicaténaire.*

*ARN/ADN: abréviation d’acide ribonucléique ou acide désoxyribonucléique ; support de l’information génétique.

· Les NNRTI (inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse) bloquent en revanche directement la transcriptase inverse.

· Les IP (inhibiteurs de la protéase) inhibent l’enzyme propre au virus, la protéase, une protéine-ciseaux qui clive les protéines virales au stade précurseur en unités fonctionnelles. La production de nouveaux virus dans les cellules humaines est ainsi réduite.

Dans les thérapies actuelles contre le VIH, plusieurs substances actives de ces classes de substances sont introduites en même temps pour atteindre le meilleur résultat possible. C’est pourquoi on parle de thérapies combinées contre le VIH.

Deux autres classes de substances actives sont en cours de développement :
· Les inhibiteurs d’entrée doivent empêcher que le VIH ne se fixe dans les cellules visées ou qu’il ne se fonde avec celles-ci après s’être fixé.
· Les inhibiteurs d’intégrase doivent inhiber l’enzyme propre au VIH, l’intégrase, qui intègre l’ADN transcrite du virus dans l’ADN humain.

La plupart des médicaments mis à disposition aujourd’hui contre le VIH sont autorisés en Suisse. D’autres sont en vente par l’intermédiaire de pharmacies internationales ou de programmes d’accès du fabricant. Les médecins travaillant dans les centres de traitement du VIH ou dans les unités de soins spécialisés peuvent donner tous les renseignements nécessaires à ce sujet.
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Succès de la thérapie
Les médicaments inhibiteurs de virus diminuent le nombre de virus libres dans le sang (charge virale) et augmentent le nombre de lymphocytes T : ce sont les signes d’une plus faible propagation du virus et d’un meilleur fonctionnement du système immunitaire. Les médicaments prolongent ainsi la période sans symptômes ou adoucissent les symptômes.

Les médicaments contre le VIH peuvent pourtant avoir de nombreux effets indésirables. On n’a pas encore suffisamment de recul pour savoir quelles en sont les conséquences sur une longue période. De plus, une thérapie combinée contre le VIH exige une discipline rigoureuse dans la prise des médicaments, et ce, pour une durée indéterminée. Actuellement, la thérapie combinée contre le VIH s’envisage à long terme.

Le but d’une thérapie optimale est donc d’améliorer l’état du système immunitaire et de le stabiliser, en provoquant le moins d’effets secondaires possibles de manière à ce que le traitement puisse être largement intégré dans la vie quotidienne.

Le respect des prescriptions thérapeutiques ne suffit pas à lui seul. Il est également important que les relations entre le médecin et le patient soient bonnes, que les
patient(e)s soient prêt(e)s à s’informer et à s’investir dans le traitement et qu’ils ou elles bénéficient d’un soutien de la part de leur environnement social.

Une thérapie combinée contre le VIH – commencée à temps, adaptée individuellement et menée correctement – peut considérablement augmenter l’espérance de vie.

Un traitement est conseillé quand

le nombre de lymphocytes T et la charge virale atteignent certaines valeurs limites ou empirent rapidement ;

des maladies apparaissent en rapport avec l’infection par le VIH ou l’affaiblissement du système immunitaire (par exemple des infections opportunistes).

Les personnes infectées par le VIH qui envisagent de commencer une thérapie combinée contre le VIH ou qui désirent en savoir plus sur les thérapies devraient s’informer et se faire conseiller. Vous trouverez entre autres des informations dans la brochure « Prêt pour la thérapie ? », éditée par l’Aide Suisse contre le Sida, Sida Info Doc Suisse et l’Office fédéral de la santé publique.

Déroulement du test

Test VIH
Une infection au VIH déclenche la prolifération, dans le corps, des virus d’une part et, d’autre part, des anticorps du VIH que l’organisme fabrique pour se défendre contre le virus. Les tests de dépistage du VIH utilisés actuellement en Suisse recherchent à la fois des composants du virus (l’antigène p24) et des anticorps du VIH dans le sang. Si l’on ne détecte ni composants du virus ni anticorps, le résultat du test est dit « négatif », autrement dit il n’y a pas eu d’infection au virus VIH. Si l’on détecte soit des composants du virus, soit des anticorps, le test est dit « positif » : il y a eu infection au VIH. Un test de dépistage du VIH peut donc soit exclure une infection au VIH (« négatif »), soit la révéler (« positif »).

Les tests de dépistage du VIH ne peuvent exclure une infection avec certitude que trois mois après l’exposition au risque. En effet, tout au début de l’infection, virus et anticorps du VIH sont présents dans le sang en concentration variable et parfois trop faible pour être détectés par le test. Si l’on obtient un résultat négatif avant l’échéance du délai d’attente de trois mois, l’on ne peut donc pas savoir avec certitude si le résultat est effectivement négatif (autrement dit qu’il n’y a pas eu d’infection) ou si le test n’a pas encore détecté une éventuelle infection. Après trois mois, un résultat négatif est suffisamment fiable.

Les tests de dépistage combinés sont extrêmement sensibles et réagissent avec une grande précision. En d’autres termes, la présence d’une infection peut éventuellement être détectée après quelques semaines déjà. Si le test de dépistage indique une réaction, on parle d’un résultat « réactif ». Ce résultat réactif doit être impérativement vérifié par un test de confirmation réalisé à l’aide d’un nouvel échantillon sanguin. Le test de confirmation utilise une autre méthode de dépistage. De plus, l’on effectue encore un troisième test afin d’analyser la quantité de virus. Ce procédé par étapes garantit que l’on ne pose aucun diagnostic positif erroné. C’est seulement lorsque le test de confirmation s’avère également positif que l’on peut parler de résultat positif. Les tests VIH couramment utilisés à l’heure actuelle permettent de dépister des anticorps de tous les types de virus (VIH-1 et VIH-2 ainsi que leurs sous-types).

En règle générale, le résultat du test est obtenu dans l’heure qui suit ou au plus tard trois jours après. Le test de dépistage du VIH est généralement effectué en laboratoire sur la base d’un échantillon sanguin. Parallèlement, les médecins traitants et les hôpitaux proposent aussi désormais de plus en plus fréquemment un test dit rapide qui donne un résultat fiable en moins d’une heure. Mais qu’il s’agisse d’un test rapide ou d’un autre test, ce n’est que trois mois après l’exposition au risque qu’une infection au VIH peut être exclue avec certitude.

Attention : les tests VIH que l’on peut se procurer pour faire à domicile ne donnent aucun résultat fiable, raison pour laquelle il est fortement déconseillé de les utiliser !

Les caisses-maladie prennent en charge les coûts relatifs au test VIH ainsi qu’à d’autres tests s’ils ont été prescrits médicalement. Si le test est effectué sans donner de nom, c’est-à-dire de manière anonyme, il faut le payer soi-même (coût : de 30 à 80 francs environ).

Lorsque le résultat du test est positif, cela ne signifie pas que la personne a le sida. Les résultats positifs de tous les tests VIH ne disent pas si et quand quelqu’un va tomber malade du sida. L’appellation courante de « test du sida » est donc tout à fait impropre.

Vu la portée de ses résultats, il faut agir de manière responsable face à ces tests d’anticorps VIH.
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Conditions importantes :

Personne ne doit être soumis à un test sans son accord préalable exprimé. Une information complète et objective doit lui être donnée. Les tests forcés ou passés sous silence (par exemple lors d’examens à l’hôpital ou dans le cadre de mesures de prévention en cas de grossesse ou lors de postulations pour un emploi) ne sont pas autorisés légalement et peuvent être considérés comme une violation des droits de la personnalité et être éventuellement poursuivis en tant que coups et blessures.

Un entretien approfondi est recommandé avant le test (voir ci-dessous). En effet, c’est la seule façon d’être certain que la personne est au courant des faits importants.

Le test est effectué (sans indication du nom) dans les centres de consultation et de dépistage anonyme des différents hôpitaux universitaires, et dans certaines cliniques et laboratoires.

La communication d’un éventuel résultat positif doit s’accompagner d’un entretien de consultation approfondi.

L’Aide Suisse contre le Sida (ASS) ou l’une des antennes sida régionales (voir adresses ) peuvent donner des renseignements sur les endroits où ces tests peuvent être effectués.
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La consultation de test
Les gens font des tests de dépistage pour de nombreuses raisons : pour avoir des certitudes en cas d’infection éventuelle, par désir de ne plus se protéger lors des relations sexuelles dans le couple, par envie d’avoir des enfants, pour se faire expliquer les symptômes (derrière lesquels pourrait se cacher une infection opportuniste non dépistée), pour conclure certaines assurances, etc.

Faire un dépistage du VIH peut s’avérer utile lors d’une grossesse, pour que la mère entreprenne le cas échéant une thérapie contre le VIH et réduise ainsi le risque d’une transmission mère-enfant. C’est la femme qui décide de procéder au test ou pas. Une fois informée, la femme enceinte tiendra compte de son intérêt propre, mais aussi de celui du nouveau-né.

Toute personne qui se demande: « un test: oui ou non ? » devrait se faire conseiller. Les antennes sida régionales, les centres de consultation et de tests des cliniques universitaires et d’autres institutions, ainsi que des médecins expérimentés sont à même d’apporter des conseils.

Lors de l’entretien, il faudrait répondre aux questions suivantes :

Une exposition au risque a-t-elle vraiment eu lieu ? (Quels sont les moyens de transmission possibles et les mesures de précaution étaient-elles suffisantes ?)

Que permet le test ? Dans quelle mesure est-il sûr ?

Quelles sont les conséquences légales d’un éventuel résultat positif (en particulier au niveau des assurances) et quelles sont les mesures de prévention possibles?

L’incertitude est-elle plus lourde à porter qu’un éventuel résultat positif ? Quel soutien est-ce que je souhaite et de quel soutien puis-je disposer ?

Quelles sont les possibilités de traitement médical pour les personnes atteintes du VIH/sida ?

Que le test ait été fait ou non et quel qu’en soit le résultat, il faut savoir qu’on peut se protéger d’une infection par le VIH.
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Test négatif – tout va pour le mieux ?
Si un résultat de test d’anticorps du VIH s’avère négatif, cela signifie qu’aucun anticorps contre le VIH n’a été trouvé. Il n’y a donc pas d’infection par le VIH.
Mais le résultat n’est fiable que lorsque le test a été effectué trois mois après une transmission possible. Autrement dit : un résultat négatif ne dit rien sur une éventuelle infection dans les trois mois précédant le test. Si, durant cette période, on s’est exposé à nouveau à un risque, il n’y a aucune certitude.

Un résultat négatif suite à une situation à risque ne signifie surtout pas que quelqu’un est immunisé contre le VIH ou qu’il est particulièrement résistant, mais simplement qu’il ou elle a eu de la chance. Il est primordial de continuer à pratiquer le Safer Sex et le Safer Use.

Le test de dépistage du VIH n’est pas une mesure de protection contre une infection ultérieure au VIH!
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Test positif – que faire ?
L’image de l’infection au VIH s’est constamment modifiée au cours de ces dernières années. Le progrès médical permet à de nombreuses personnes de vivre bien plus longtemps qu’autrefois avec une infection par le VIH, du moins dans les pays riches. Pourtant, beaucoup continuent de vivre ce résultat positif comme un tournant dans leur vie.

Des peurs surgissent : maladie, douleur, mort prématurée, craintes des réactions des amis et des proches ainsi que de l’environnement social. Comme si cela ne suffisait pas de lutter contre ses propres soucis et problèmes, beaucoup de personnes porteuses du VIH doivent en plus se battre contre leur environnement social, l’incompréhension et le rejet.

Souvent, on n’a pas la force nécessaire pour assumer un résultat positif, ce qui est tout à fait compréhensible. La confrontation avec soi-même peut être très douloureuse. Parler avec des personnes de confiance de ses angoisses, de son désespoir et de sa tristesse peut aider. Les antennes sida régionales proposent également différentes formules de soutien pour affronter le résultat des tests, tels que des consultations et des entretiens en groupe positifs (adresses )

Il n’y a aucun moyen de faire reculer l’infection ou d’y remédier complètement. Par contre, il y a de plus en plus de médicaments qui influencent favorablement le développement de l’infection par le VIH. (D’autres informations cf. thérapies combinées).

Il n’y a pas non plus de recette universelle pour des comportements qui garantiraient une espérance de vie plus longue avec le virus. Cependant, beaucoup de gens touchés par l’infection par le VIH prouvent quotidiennement qu’il est possible de mener une vie bien remplie même lorsque l’on est atteint par cette maladie. L’infection par le VIH n’est donc pas une raison pour se résigner et ne plus faire de projets d’avenir.

Chaque personne atteinte par le VIH réagit différemment vis-à-vis de l’infection, et pour chacune et chacun, la qualité de la vie a une signification différente. Il s’agit simplement de trouver son propre chemin.

Nombre des recommandations connues en matière de vie saine et équilibrée valent aussi pour l’infection par le VIH, par exemple se ménager des possibilités de se confier dans son environnement social. De même, une bonne alimentation équilibrée peut nettement contribuer à stabiliser le corps et le système immunitaire. Les dernières conclusions scientifiques sur le plan de l’alimentation montrent que, dès le début de l’infection par le VIH, il est important de manger de manière équilibrée et de prévenir ainsi une perte de poids.

La sexualité est une chose importante dans la vie. Dans les premiers temps suivants le résultat positif, beaucoup d’hommes et de femmes infectés par le VIH ont des difficultés avec leur sexualité, par exemple parce qu’ils ont peur de contaminer quelqu’un.
Il n’y a pas de raison objective pour des personnes séropositives de renoncer à la sexualité. Une sexualité épanouissante est tout à fait possible, même en respectant les règles de prudence du Safer Sex, et les partenaires sont ainsi parfaitement protégés contre une éventuelle transmission.

Vous trouverez de plus amples informations sur le thème de la sexualité pour les personnes atteintes du VIH/sida et leurs partenaires dans la brochure « Raports amoureux & sexualité » éditée par l’Aide Suisse contre le Sida, Sida Info Doc Suisse et l’Office fédéral de la santé publique (voir adresse de commande). Les antennes sida régionales et les centres de consultation sur la sexualité vous offrent également un soutien personnel.

Comment peut-on se protéger du VIH et des IST ?

Comment peut-on se protéger du VIH et des IST ?
Pour se protéger soi-même et protéger les autres, il est important de s’informer, de faire attention aux risques et d’agir en conséquence.
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safer sex

En cas de relation avec pénétration, toujours utiliser un préservatif (ou un Femidom*).
Ne pas mettre de sperme dans la bouche, ne pas avaler de sperme (
Ne pas mettre de sang menstruel dans la bouche, ne pas avaler de sang menstruel
Démangeaison, brûlure, écoulement? Parlez-en à votre médecin.

*Le Femidom est un préservatif féminin ; il est en vente dans les condomérias ou en pharmacie).

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· Rapports sexuels entre femme et homme

plus basEn cas d’aventure sexuelle, d’une nuit – et aussi et surtout pendant les vacances – il est conseillé de toujours pratiquer le ssafer sex, c’est-à-dire d’utiliser un préservatif pour les relations sexuelles avec pénétration (vaginale ou anale) et, pour les relations orales, de ne pas mettre de sperme ou de sang menstruel dans la bouche.

Mais le safer sex est également important au début d’une nouvelle relation. Dans cette situation, les deux partenaires peuvent, après trois mois de safer sex, entreprendre un test de dépistage du VIH. Si celui-ci s’avère négatif pour les deux et si les partenaires sont absolument fidèles l’un à l’autre, il est alors possible de ne plus avoir recours au safer sex. Mais, chose importante : si l’un des deux trompe l’autre, ne serait-ce qu’une seule fois, il doit recommencer à pratiquer le safer sex. Attention : un test effectué trop tôt ne peut pas indiquer la présence ou l’absence d’une infection VIH (cf. Déroulement du test).

Si la fidélité du ou de la partenaire n’est pas clairement établie ou s’il ou elle ne respecte pas vraiment les règles du safer sex lors d’autres relations, il est alors recommandé de continuer à pratiquer le safer sex au sein de la relation.

En présence d’une maladie sexuellement transmissible, le/la partenaires aussi doit faire l’objet d’un traitement pour éviter l’effet de „ping-pong“ et les infections à répétitions.

La plus grande prudence est recommandée lorsque l’un des deux partenaires s’injecte de la drogue (safer use, voir plus bas).

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· Hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes

Les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes doivent également se protéger en pratiquant le safer sex. Ils doivent utiliser des préservatifs en cas de relation anale et veiller, en cas de relation orale, à ne pas éjaculer ou recevoir de sperme dans la bouche.
Dans les milieux homosexuels très actifs sur le plan sexuel, où les changements de partenaires sont très fréquents, le VIH est bien plus répandu que dans la population hétérosexuelle moyenne. Les contacts sexuels non protégés comportent ici un grand risque.

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· Femmes ayant des relations sexuelles avec des femmes

Le risque de contamination est très faible lors de relations sexuelles entre femmes. Mais, ici aussi, il faut respecter les règles suivantes: pas de relations orales pendant les menstruations ou alors protection par une digue dentaire, carré en latex que l’on pose sur le vagin. Il y a également un risque de transmission lorsque les parties génitales sont frottées l’une contre l’autre, surtout au moment des règles, ou en cas d’échange d’accessoires sexuels.

Les moyens de transmission du VIH les plus importants chez les lesbiennes ou les femmes bisexuelles sont les relations sexuelles non protégées avec des hommes et l’injection de drogue à risque. Dans ce cas, le safer sex et le safer use sont des moyens de protection efficaces.
Les IST peuvent se transmettre lors de rapports sexuels entre femmes. Les contrôles réguliers chez le/la gynécologue facilitent un dépistage précoce des IST.

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Hommes et femmes consommant de la drogue: safer use et safer sex

Toujours utiliser sa propre seringue et ses propres accessoires (cuillères, filtres, coton, eau), et uniquement sur soi.

Ne pas non plus partager le matériel pour sniffer (en raison de l’hépatite C)

Les consommateurs de drogue et leurs partenaires ne se contaminent pas uniquement en échangeant les seringues et le matériel pour sniffer ! Il est tout aussi important de penser à se protéger lors de rapports sexuels (safer sex).

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Transmission de la mère à l’enfant : mesures médicales

Si une femme enceinte sait qu’elle a une infection par le VIH, la transmission à son enfant peut être évitée grâce à des mesures médicales appropriées (cf. grossesse). En cas d’incertitude sur des risques antérieurs d’infection par le VIH, il est recommandé de faire un test de dépistage (cf. Déroulement du test).

Les femmes enceintes devraient passer une visite médicale pour faciliter le dépistage d’éventuelles IST.

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Conditions favorisant les comportements à risques

Il est devenu évident au cours de ces dernières années que tous ne se protègent pas du VIH ou ne peuvent se protéger pour différentes raisons.

Ceci est valable par exemple pour les personnes défavorisées sur le plan social, culturel ou économique: celle qui est pauvre et peu instruite, celle qui subit une discrimination sociale et qui n’a aucun espoir en l’avenir ou celle qui n’a pas confiance en elle ou qui a une image négative d’elle-même, n’est, la plupart du temps, pas en mesure de s’informer correctement, de veiller à sa propre santé et de se protéger des situations à risque.

Les rapports entre les hommes et les femmes dans la société jouent également un rôle important: plus les femmes sont dépendantes des hommes, d’un point de vue émotionnel ou économique, plus il leur est difficile de faire valoir leur santé et d’imposer l’usage de préservatifs lors des relations sexuelles. Beaucoup d’hommes considèrent même que se préoccuper de sa santé et utiliser des préservatifs n’est pas viril, prétexte dangereux non seulement pour eux-mêmes, mais également pour les femmes.

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Quand le préservatif est déchiré ou qu’il a été oublié

Dans ce cas, le partenaire qui a pénétré peut se laver le pénis et essayer d’uriner pour éliminer ou rincer les restes de liquides corporels de son ou de sa partenaire. Jusqu’à présent on n’a pas réussi à déterminer si, pour la personne qui a reçu le sperme, un lavement anal ou vaginal était judicieux ou au contraire dangereux.

Si, lors d’une relation orale, du sperme ou du sang menstruel sont parvenus dans la bouche : recracher et laver la bouche plusieurs fois avec de l’eau tiède.
Ces mesures d’urgence ne peuvent en principe pas empêcher l’infection, mais on peut au moins espérer réduire le risque d’infection à VIH.

Si, suite à des situations à risque (relation sexuelle avec pénétration non protégée, relation orale avec éjaculation ou pendant les règles), il s’avère que l’un des partenaires est séropositif, ou si cela est très vraisemblable, il est préférable d’avoir recours aussi à une prophylaxiepost-exposition*, dite PPE-VIH (ou PEP-VIH). Il s’agit d’une thérapie de plusieurs semaines de la personne séronégative avec des médicaments anti-VIH. La PPE-VIH est certainement capable d’empêcher une infection, mais ne peut être considérée comme une mesure sûre à 100%.
Une PPE-VIH est également indiquée suite à des blessures avec des aiguilles en milieu hospitalier.

* Prophylaxie = éviter l’infection, post = après, exposition = ici: contact avec le VIH

L’utilité éventuelle d’une PPE-VIH dépend principalement de la rapidité avec laquelle on commence le traitement après avoir été exposé à un risque. Plus on agit rapidement, mieux c’est. Au-delà de 72 heures après l’exposition au risque, cela n’a plus de sens.

La PPE-VIH peut éventuellement entraîner des effets secondaires non négligeables; mais des conséquences à long terme sont peu vraisemblables.

La prophylaxie postexposition n’est donc pas «un préservatif du lendemain», mais une possibilité de traitement dans des situations exceptionnelles. C’est à un médecin expérimenté, par exemple travaillant dans un centre de traitement du VIH ou dans un service d’urgence d’un grand hôpital de décider s’il y a lieu d’entreprendre un traitement ou pas !

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Existe-t-il un vaccin contre le VIH ?
Actuellement, des recherches sont menées pour trouver des vaccins contre le VIH. Ils sont toutefois difficiles à développer, parce que le virus se modifie en permanence.

Certes, il existe déjà des vaccins en phase de développement et d’essai, mais il faudra plusieurs années pour que les premiers produits soient introduits à grande échelle. Leur efficacité est encore complètement incertaine.

C’est pourquoi la prévention reste encore le seul moyen de se protéger contre une infection par le VIH.

Coup d’accélérateur aux recherches d’un traitement curatif contre le VIH : Françoise Barré-Sinoussi explique

Il y a 30 ans étaient identifiés les premiers cas de sida. L’occasion pour Seronet de revenir sur l’alliance internationale « vers un traitement curatif contre le VIH » récemment lancée par la Société internationale contre le sida (IAS). Son objectif : réunir toutes les connaissances sur le sujet et identifier les étapes à franchir, bref, rédiger une feuille de route, comme il en existe déjà pour le vaccin contre le sida. Les explications de Françoise Barré-Sinoussi.

C’est Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine 2008, et nouvelle présidente de l’IAS qui a, la première, avec un petit groupe de pionniers, identifié le VIH, en allant fouiller dans les ganglions lymphatiques de personnes malades et en observant le devenir de leurs CD4. C’était en 1983, à l’Institut Pasteur de Paris. L’objectif qui l’anime aujourd’hui ? Françoise Barré-Sinoussi nous l’expliquait début mars, calme et déterminée, avec son habituel sourire : parvenir à impulser – « enfin ! » – une recherche de haut niveau pour déloger le VIH des cellules-réservoirs dans lesquelles il se cache. Et parce que c’est un défi d’une incroyable complexité, elle a décidé de rassembler, dans une alliance internationale, comme on en connaît pour les vaccins ou la tuberculose, les scientifiques les plus réputés et les innovants. Objectif ultime : parvenir à concevoir un traitement curatif contre le sida.
Lundi 1er mars 2011, Boston, Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI). En ce 2e jour de conférence, l’événement est incontestablement le lancement par, la Société internationale contre le sida (IAS), d’une alliance internationale « vers un traitement curatif contre le VIH ». L’IAS regroupe rien moins que 16 000 spécialistes du VIH à travers le monde. L’institution organise la grande conférence mondiale sur le VIH/sida qui se déroule tous les deux ans : Mexico, Vienne, et Washington en 2012.

Purger les cellules réservoirs
Cette alliance internationale vise donc à rassembler les scientifiques les plus renommés et les plus novateurs pour réunir toutes les connaissances sur le sujet et identifier les problèmes à résoudre, pour déterminer des objectifs précis d’action et de recherches. Bref, établir une sorte de « feuille de route » scientifique d’ici à la conférence de l’IAS en juillet prochain. Un coup d’accélérateur qui fait suite à une journée de travail organisée à l’occasion de la CROI, sur la « persistance » du VIH dans les cellules-réservoirs. Car c’est là un des principaux obstacles à surmonter : on ne sait pas « purger » les cellules-réservoirs, celles où s’installe le VIH dès les débuts de l’infection, avant d’y perdurer dans un état « dormant ». Dans un état « dormant », c’est-à-dire sans se répliquer, et donc, à l’abri des antirétroviraux, qui agissent précisément en bloquant la réplication virale.
Mais la « dormance » ne dure qu’un temps, et des cellules-réservoirs sont fréquemment réactivées. Conséquence : des virus sont régulièrement relargués, et c’est précisément ce qui oblige à la prise de traitement à vie. L’arrêt des antirétroviraux permet aux virus relargués de commencer à se répliquer très rapidement et… à infecter de nouvelles cellules. Parmi les réservoirs, on compte certains compartiments anatomiques (le tube digestif, le cerveau, les voies génitales) mais aussi certains types de cellules immunitaires, retrouvées notamment dans les ganglions lymphatiques.

Nouveaux éléments, nouveaux « remèdes »
Cette alliance, pourquoi la lancer maintenant ? « Parce que de nouveaux éléments font penser que c’est possible », explique la chercheuse. Avec deux stratégies : le remède fonctionnel et le remède stérilisant. Deux mots pour deux objectifs très différents. Un remède stérilisant consisterait à éliminer totalement le virus, du corps, afin qu’il n’y en ait plus du tout, même à l’état dormant ; une guérison complète de l’infection donc. Tandis que le remède fonctionnel ne vise qu’à obtenir un contrôle du virus par le système immunitaire, en l’absence d’antirétroviraux ; une infection non guérie, mais contrôlée, sans devoir prendre un traitement continu. Irréaliste ? « Plus totalement », estime la chercheuse, « car on a des modèles sur les deux [stratégies ndlr] : les HIV-controllers et le patient de Berlin ».

HIV-controllers
Les HIV-controllers sont ces personnes séropositives qui arrivent à contrôler le virus sans prendre de traitement antirétroviral. Elles représentent moins de 0,3 % de la population, et on sait depuis peu qu’ils ont des niveaux de réservoirs VIH très bas. Les recherches se poursuivent pour mieux comprendre les mécanismes de contrôle qu’ils possèdent. Ces mécanismes semblent reposer, chez la plupart d’entre elles, sur la combinaison de plusieurs caractéristiques : des profils génétiques particuliers, un mode de fonctionnement spécifique de certaines cellules immunitaires. Autant de pistes pour concevoir un remède fonctionnel. Fin mai, l’équipe du biologiste moléculaire Monsef Benkirane, à l’Institut de génétique de Montpellier, publiait une étude identifiant une de ces défenses naturelles limitant la réplication virale. Une protéine baptisée SAMHD1, dont il va falloir vérifier si elle est présente chez les HIV-controllers, et si on peut l’utiliser dans des approches thérapeutiques.

Le « patient de Berlin »
Autre exemple, celui de Timothy Ray Brown, plus connu sous le surnom de « patient de Berlin », ce séropositif atteint d’une leucémie (un cancer des cellules de la moelle osseuse), qui a rendu nécessaire une greffe de moelle. Entre plusieurs donneurs disponibles, son hématologiste, le Dr Gero Hutter, a opté pour celui qui, par un heureux hasard, était naturellement résistant à l’infection : il ne possédait pas les co-récepteurs CCR5, en raison d’une double mutation génétique rare, dite « delta 32 ». Suivant la procédure normale de transplantation, les médecins ont détruit avant la greffe de moelle, toutes les cellules de moelle de Timothy Ray Brown. Toutes ses cellules immunitaires ont donc été remplacées. Trois ans plus tard, on ne trouve plus aucune trace de VIH dans son organisme. Malgré des « problèmes de mise en œuvre » pour une application à grande échelle, « c’est le premier cas de guérison », souligne Françoise Barré-Sinoussi. De quoi, selon elle, lancer une alliance internationale. Et les pistes sont nombreuses : traiter fort et tôt, dès la primo-infection pour empêcher la constitution des réservoirs et la destruction des capacités du système immunitaire à combattre le VIH ; utiliser des vaccins thérapeutiques ou des chimiokines, ces molécules messagères qui régulent l’immunité ; supprimer les co-récepteurs CCR5 par thérapie génique ; voire même, trouver un moyen de pousser le virus à muter pour qu’il soit incapable de se répliquer…

« Etre plus efficace avec moins d’argent »
Problème : « On est dans une période de crise, les budgets de recherches diminuent en Europe et aux Etats-Unis, et il faut travailler de façon coordonnée, entre équipes et disciplines ». En clair, mettre en commun les recherches « pour être plus efficaces avec moins d’argent ». Ces priorités de recherches, peut-on déjà en déterminer quelques unes ? « L’élaboration de la feuille de route commence tout juste », esquisse la chercheuse, avant de rappeler l’importance de la « compréhension fine des mécanismes », du « continuum entre recherche clinique et fondamentale », des « outils innovants, comme les mesures ultra-sensibles de charge virale » ou encore de « l’élaboration de nouvelles molécules ». Bref, un travail de fond. « Les nouveaux outils de demain viendront de la recherche fondamentale. Plus on connaitra les mécanismes exacts de la persistance virale, plus on pourra développer de nouvelles molécules. Mais ça, ça ne se fait pas du jour au lendemain ». A suivre… avec la publication de la feuille de route en juillet.

Washington accueillera la Conférence sur le sida en 2012

Les États-Unis accueilleront la Conférence internationale sur le sida en 2012. L’accès universel aux traitements, les progrès des connaissances scientifiques sur le virus de l’immunodéficience humain (VIH) et l’importance des droits de l’homme dans la riposte à la maladie sont les trois grands thèmes sur lesquels était axée la XVIIIe Conférence internationale sur le sida.

Parmi les près de 20.000 participants venus de 193 pays figuraient des scientifiques, des prestataires de soins de santé, des responsables politiques, des dirigeants communautaires, des chefs d’entreprise, des représentants d’organismes gouvernementaux, d’organisations non gouvernementales et d’institutions multilatérales et des personnes vivant avec le VIH/sida. La conférence annuelle a eu lieu à Vienne (Autriche) du 18 au 23 juillet et ses près de 250 sessions ont été consacrées à des questions relevant des sciences, des affaires communautaires et de l’exercice des compétences de direction.

« Selon les pouvoirs publics internationaux, nous faisons face à une pénurie de ressources. Cela n’est tout simplement pas vrai. La difficulté n’est pas de trouver de l’argent mais de réviser les priorités », a déclaré le dernier jour de la conférence le Dr Julio Montaner, président de SIDA 2010 et président de la Société internationale du sida. « Quand il y a des urgences à Wall Street ou une crise de l’énergie, a-t-il noté, on peut mobiliser instantanément des milliards et des milliards de dollars. La santé des gens exige une riposte financière de la même ampleur et elle est d’une priorité considérablement plus grande. »

Le dernier jour également, le président Obama et la secrétaire d’État Hillary Rodham Clinton ont communiqué des messages vidéo aux participants à la conférence.

« Il ne sera pas facile de venir à bout de cette pandémie et cela ne se fera pas du jour au lendemain. Mais nous avons, grâce à vous, réalisé des progrès appréciables et les États-Unis sont déterminés à veiller à ce que ces progrès se maintiennent », a déclaré M. Obama qui, le 13 juillet, avait promulgué une Stratégie nationale sur le VIH/sida qui vise à réduire le nombre de nouvelles infections dans les groupes à risque élevé et à accroître l’accès aux soins aux États-Unis.

« Ensemble, nous avons mis en œuvre l’une des plus grandes ripostes de santé publique de l’histoire, a dit Mme Clinton. Grâce à vos efforts infatigables, nous avons commencé à enrayer l’épidémie et à inverser la tendance en matière de propagation, et des millions de vies ont été sauvées. »

Les États-Unis, qui interviennent par l’entremise du Plan d’urgence du président pour la lutte contre le sida et du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, sont le plus grand contributeur aux programmes mondiaux visant à combattre le sida.

Déclaration de Vienne

En 2008, selon le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), 33,4 millions de personnes vivaient avec le VIH contre 29 millions en 2001. Les nouvelles infections par le virus ont, estime-t-on, atteint un maximum à la fin des années 1990 puis ont diminué de 2001 à 2008, passant alors de 3,2 millions à 2,7 millions. Cela signifie toutefois qu’il y avait encore plus de 7.400 nouvelles infections par le VIH par jour en 2008.

Dans la plupart des nouvelles infections, le virus se propage entre hétérosexuels, mais les facteurs de risque varient. Dans certains pays, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les utilisateurs de drogues injectables et les travailleuses du sexe sont des catégories particulièrement à risque.

Au 26 juillet, près de 14.000 personnes avaient souscrit à la Déclaration de Vienne. Cette déclaration officielle de la conférence vise à améliorer la santé et à accroître la sécurité des communautés en appelant à l’adoption de politiques plus rationnelles et scientifiquement mieux fondées pour renforcer la prévention de la propagation du VIH parmi les toxicomanes. Les organisateurs de la conférence ont caractérisé de « solution de continuité » l’écart qui sépare les connaissances actuelles et l’accès aux services de prévention de l’infection par le VIH et de traitement des infections par les personnes utilisant des drogues injectables en Europe de l’Est et en Asie centrale.

« Bien que l’épidémie soit alimentée dans la région par les pratiques d’injection, les possibilités d’accès à des stratégies reposant sur des bases scientifiques, notamment les programmes d’échange d’aiguilles et de seringues et les traitements à base d’opioïdes de substitution, sont rares, voire illicites dans de nombreux endroits, y compris en Russie », note le communiqué de presse officiel de la conférence.

Connaissances scientifiques sur le VIH

Les scientifiques du monde entier ont fait état de progrès dans plusieurs domaines. Dans un essai clinique mené à Durban (Afrique du Sud), auquel participaient des femmes volontaires, un gel microbicide contenant un antirétroviral s’est révélé d’une efficacité modeste pour réduire le risque d’infection par le VIH. Un autre essai déjà en cours et d’autres essais qui suivront pour accroître l’efficacité du produit pourraient aboutir à une mise sur le marché d’ici plusieurs années, ont déclaré des chercheurs.

Plusieurs laboratoires de recherche, dont celui du Dr Anthony Fauci, directeur de l’Institut national de l’allergie et des maladies infectieuses (National Institute of Allergy and Infectious Diseases ou NIAID) qui relève de l’Institut national de la santé aux États-Unis (National Institutes of Health ou NIH), ont communiqué les résultats de leurs travaux sur les premiers stades de l’infection par le VIH. Le virus cible les leucocytes CD4 (type de globules blancs).

« Le laboratoire [du Dr Fauci] a identifié un type de leucocyte CD4 qui est particulièrement vulnérable à l’infection, et plusieurs autres groupes ont parlé aujourd’hui de résultats semblables concernant ces cellules et de leurs caractéristiques », a dit dans une interview du 22 juillet M. Jon Cohen, reporter à la revue Science qui assure la couverture de la conférence pour la Kaiser Family Foundation.

« Leurs constats présentent de légères différences, et certains se chevauchent, mais ils indiquent fondamentalement une possibilité réelle d’orienter le développement de futurs vaccins », et peut-être d’un traitement curatif, a-t-il déclaré.

« Si c’est la première cellule qui est infectée, n’y aurait-il pas un vaccin qui pourrait induire une réponse immunitaire ciblée pour protéger cette cellule ? Et l’idée du traitement curatif est tout simplement que si le VIH est concentré dans ces cellules, ne serait-il pas possible d’éradiquer celles-ci ? » Il faudra toutefois des années avant que ces recherches fondamentales ne produisent un nouveau vaccin ou un nouveau médicament.

Les chercheurs principaux d’un essai clinique dénommé Cambodian Early Versus Late Introduction of Antiretroviral Drugs (connu de son sigle anglais CAMELIA) [introduction précoce plutôt que tardive des antirétroviraux) ont annoncé qu’il est possible de prolonger la durée de survie d’adultes infectés par le VIH et non traités dont le système immunitaire est gravement affaibli et qui contractent la tuberculose en leur administrant un traitement contre le VIH deux semaines après l’instauration du traitement antituberculeux plutôt qu’après la période d’attente standard de huit semaines.

Cet essai, cofinancé par le NIAID et l’Agence nationale (française) de recherche sur le sida et les hépatites virales, a été lancé en janvier 2006 dans cinq hôpitaux cambodgiens, pays à taux élevés de prévalence de la tuberculose et de l’infection par le VIH.

Nouvelles recommandations de l’OMS sur la lutte contre le VIH

21 juin 2011 –
De nouvelles recommandations de santé publique émises par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et ses partenaires visent à aider les décideurs et les médecins à élargir l’accès aux services de traitement et de prévention du VIH et des infections sexuellement transmissibles chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes et les transsexuels. Il s’agit des premières directives mondiales de santé publique axées sur ces groupes de population particuliers.

« On a observé récemment une résurgence de l’infection à VIH chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes, en particulier dans les pays industrialisés. Des données font également état de l’apparition d’épidémies d’infection à VIH nouvelles ou récemment observées dans ce groupe de population en Afrique, en Asie, dans les Caraïbes et en Amérique latine », note l’OMS dans un communiqué de presse.

D’une manière générale ces hommes ont près de 20 fois plus de risques d’être infectés par le VIH que la population générale. Les taux d’infection par le VIH chez les transsexuels sont compris entre 8 et 68% selon le pays ou la région.

Cela s’explique notamment par l’exclusion qui frappe beaucoup d’hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes et de transsexuels. Dans de nombreux pays, la pénalisation de certaines relations sexuelles font qu’elles deviennent clandestines, les personnes ayant alors peur de s’adresser aux services de prévention et de traitement du VIH.

L’OMS et ses partenaires préconisent des approches plus soucieuses de n’exclure personne et suggèrent des moyens pratiques d’améliorer l’accès de ces personnes aux services de prévention, de diagnostic, de traitement et de soins concernant le VIH.

« Nous ne pouvons imaginer inverser totalement la tendance à la propagation mondiale du VIH sans répondre aux besoins particuliers concernant le VIH de ces populations clés », a déclaré le Dr Gottfried Hirnschall, Directeur du Département VIH/sida à l’OMS.

« Nous publions ces directives pour aider les pays et les communautés à renforcer les services nécessaires pour réduire le taux de nouvelles infections et sauver des vies. »

Selon George Ayala, Directeur exécutif du Global Forum MSM & HIV (MSMGF), l’un des principaux partenaires de la publication de ces recommandations, « les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes et les transsexuels ont partout d’énormes difficultés d’accès aux services pour le VIH. Les directives contiennent à la fois des données visant à mettre en place des interventions préventives efficaces pour ces populations et des recommandations visant à garantir que les problèmes qui subsistent tels que l’exclusion et la pénalisation ne fassent plus obstacle à des services salvateurs. »

Les nouvelles directives contiennent 21 recommandations appelant de multiples partenaires à prendre des mesures en étroite collaboration avec ces groupes de population.

L’OMS conseille aux décideurs nationaux d’élaborer des mesures législatives et d’autres mesures antidiscriminatoires pour protéger les droits de l’homme et mettre en place des services qui n’excluent pas les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes et les transsexuels, sur la base de leur droit à la santé.

Aux fournisseurs de services de santé, l’agence onusienne suggère de proposer des tests de dépistage du VIH et des services de conseil suivis de traitement pour les patients dont la numération des CD4 est égale ou inférieure à 350, ainsi que l’a recommandé l’OMS dans ses directives pour le traitement du VIH 2010.

L’OMS conseille enfin aux personnes touchées d’utiliser systématiquement le préservatif plutôt que de choisir ses partenaires sur la base de leur sérologie VIH.

Les directives de l’OMS ont été élaborées au cours de l’année écoulée dans le cadre de consultations mondiales auxquelles ont été associés des responsables de la santé publique, des scientifiques et des représentants des organisations donatrices, de la société civile et des dispensateurs des services de santé.

Baisse globale des fonds destinés à la riposte au Sida en 2010, selon une étude

16 août 2011 –
Les fonds octroyés par les gouvernements donateurs à la riposte au sida dans les pays à revenu faible ou intermédiaire ont diminué en 2010, baissant de 10% par rapport à leur niveau de l’année précédente, selon une analyse annuelle des financements effectuée par la Fondation de la famille Kaiser et le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA).

L’étude montre que les gouvernements donateurs ont versé 6,9 milliards de dollars en 2010 pour la prévention, le traitement et la prise en charge médico-sociale du VIH, soit 740 millions de dollars de moins qu’en 2009. Cette diminution est due à la combinaison de trois facteurs principaux : la diminution réelle de l’aide au développement, les fluctuations de change, et un ralentissement dans le rythme des décaissements effectués par les Etats-Unis, sans rapport avec des restrictions budgétaires.

Sur les quinze pays interrogés, sept – l’Australie, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Norvège, l’Espagne, la Suède et les Etats-Unis – ont fait état d’une diminution de leurs décaissements d’année en année, mesurés dans la devise de chaque pays. Les montants figurant dans le rapport sont en dollars américains, conformément aux normes internationales et à d’autres mécanismes de rapport.

En raison de fluctuations de change, on constate une légère augmentation de la contribution financière de l’Australie à la riposte au sida, exprimée en dollars américains, même si cette contribution a légèrement baissé en dollars australiens. Inversement, la contribution du Danemark a légèrement diminué malgré l’augmentation du niveau de financement par le pays dans sa propre devise.

« Investir dans la riposte au sida est un placement intelligent, même dans cette période économique difficile. Nous devons regarder au-delà des coûts à court terme et considérer les avantages à long terme », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Les donateurs doivent prendre des engagements aujourd’hui et s’y tenir, afin de réduire les coûts engendrés par le Sida dans l’avenir. »

La baisse globale des décaissements est principalement attribuable à une diminution des versements effectués par les Etats-Unis, le plus important des pays donateurs, lesquels ont représenté 54% du total des versements effectués par les donateurs en 2010. Alors que le Congrès des Etats-Unis a affecté des montants d’un niveau similaire à la riposte au sida en 2010 et en 2009 (environ 5,5 milliards de dollars chaque année), les décaissements sont passés de 4,4 milliards de dollars en 2009 à 3,7 milliards en 2010. Ce ralentissement provient de nouvelles conditions mises en place par le Congrès pour le Plan présidentiel d’urgence d’aide à la lutte contre le sida (PEPFAR). Certains fonds alloués en 2010 seront versés les années suivantes.

« Avec le financement américain retardé, mais non abandonné à ce stade, la baisse des dépenses observée cette année, dont l’impact sur les services sera sans doute bien réel, n’est peut-être qu’une anomalie passagère », a déclaré Drew Altman, Président-directeur général de la Fondation de la famille Kaiser.

Pour atteindre les objectifs de l’accès universel à la prévention, au traitement et à la prise en charge médico-sociale du VIH, l’ONUSIDA estime qu’au moins 22 milliards de dollars américains d’investissement seront nécessaires d’ici à 2015. L’augmentation de ce niveau de financement permettrait d’éviter plus de 12 millions de nouvelles infections par le VIH et plus de 7 millions de morts, selon l’ONUSIDA.

Lors de la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur le Sida de juin 2011, les Etats membres de l’ONU se sont engagés sur de nouveaux objectifs ambitieux en matière de riposte au Sida, qui incluent notamment une élévation à des niveaux compris entre 22 et 24 milliards de dollars des investissements consacrés au Sida d’ici à 2015.

D’après les dernières estimations de l’ONUSIDA, 34 millions de personnes vivaient avec le VIH à la fin 2010 et près de 30 millions de personnes étaient décédées de causes liées au Sida depuis l’annonce du premier cas il y a 30 ans.

L’accès aux préservatifs féminins, élément décisif dans la lutte contre le Sida

12 août 2011 –
Il est indispensable d’assurer la disponibilité de préservatifs féminins de bonne qualité, que ce soit gratuitement ou à un prix raisonnable, pour lutter efficacement contre le Sida, estime un rapport récemment publié, par le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) qui fait le point sur l’utilisation croissante de préservatifs féminins pour se protéger contre le VIH/Sida.

Intitulé « La prévention contre le VIH prend de l’ampleur : les succès du programme de préservatifs féminins», le rapport examine le problème par le biais du prisme d’études de cas nationales. Celles-ci identifient la manière dont une série de partenaires se sont réunis pour rassembler leurs idées, leur expertise et leurs ressources et permettre aux femmes d’avoir accès aux préservatifs féminins. Ceci est indispensable dans la mesure où le VIH est la principale cause de décès chez les femmes en âge de se reproduire dans le monde. En Afrique subsaharienne, 60 % des personnes vivant avec le VIH sont des femmes.

« Les filles et les femmes restent vulnérables au VIH et nous devons en appeler au courage et à la volonté politique de leur donner le pouvoir de se protéger », a déclaré le directeur exécutif de l’UNFPA, Babatunde Osotimehin, cité dans l’avant-propos du rapport.

« Nous devons investir dans des outils pratiques que les femmes peuvent utiliser pour se protéger, comme le préservatif féminin », a-t-il ajouté.

Ces efforts conjoints ont un impact important : le rapport indique que l’accès aux préservatifs féminins a considérablement augmenté au cours de ces dernières années, avec 50 millions de préservatifs utilisés en 2009.

Aujourd’hui, les préservatifs sont disponibles dans plus de 90 pays grâce à des programmes de santé publique. Cependant, leur disponibilité et leur prix restent problématiques puisque un préservatif féminin peut coûter jusqu’à un dollar l’unité, et malgré les progrès considérables accomplis, en 2009, seul un préservatif était disponible pour 36 femmes dans le monde.

Le rapport attire également l’attention sur l’incitation à augmenter la capacité des gouvernements nationaux et de leurs partenaires à mettre en œuvre des programmes complets de distribution de préservatifs, dont les préservatifs féminins font partie intégrante, dans l’objectif de supprimer progressivement l’aide extérieure.

Depuis 2002, l’UNFPA est la principale agence du Groupe de travail inter-agences de l’ONU pour des programmes complets de distribution de préservatifs et joue un rôle clé dans les discussions sur le financement, l’assistance technique et le soutien régional et mondial. Il travaille également avec les gouvernements et les partenaires pour stimuler la demande et faciliter l’élaboration et la mise en oeuvre de programmes de distribution de préservatifs culturellement appropriés, de façon à ce que les personnes du monde entier soient en mesure de se protéger contre le VIH.